69 ! C’est très exactement
le nombre de préventes enregistrées ce matin sur le site Ulule pour notre
Coffret du Bis. Ce qui représente déjà 57% de l’objectif à atteindre. Il reste
pour cela justement 57 jours. Continuez vos efforts, Camarades, le Coffret est
à vous !
69… c’est aussi un chiffre tout
en promesses qui nous rappelle que la pornographie s’est parfois immiscée, en
loucedé, dans les 20 ans de programmation du Bis, particulièrement par le biais
de copies d’exploitation hardifiées par les exploitants. Ce fut le cas en
découvrant des pornos soft français comme Les
Tringleuses d’Alphonse Beni, Couche-moi
dans le sable et fais jaillir ton pétrole de Norbert Terry ou encore l’incroyable
Hippopotamours de Christian Fuin. La
présence aux génériques des premières hardeuses hexagonales comme Sylvia
Bourdon et Claudine Beccarie nous garantissait des plans hardouillets que les
copies présentées ont bien confirmés.
Gilles Esposito explique dans le
livre qui accompagnera l’intégralité des flyers de notre Coffret que le cinéma
porno est le « stade terminal du cinéma bis », sur lequel la programmation
a fini par achopper : « avec ce véritable « cinéma ter »
qu’est le porno, il faudrait en un sens repartir à zéro, en affrontant les
problèmes posés à la fois par les spectateurs (rires de défense face à la furie
du désir et, plus sympathique, satyres en imper) et par la frilosité des
pouvoirs culturels, en ces temps de retour de bâton moralisateur. » Durant
ces 20 ans, il recense cependant trois films hard : Sesso nero de Joe D’Amato (14/04/06), « qui s’est d’ailleurs
révélé très étonnant et assez beau en échafaudant une sorte de "porno
d’horreur" où un macho rongé par un cancer de la prostate est hanté par le
fantôme de sa maîtresse disparue" ; Le
Pensionnat des petites salopes, présenté par son réalisateur Pierre B.
Reinhard en clôture d’un triple programme 3D ! à la séance du 18 décembre
2009 ; et un troisième titre, lors d’une séance très curieuse que nous laissons à Gilles le
soin de raconter:
« Le flyer annonçait un double programme
« Sexploitation » (16/01/09) avec en deuxième long métrage Excitation, un nudie de Lee Frost. Mais
peu avant la séance, les gens de la Cinémathèque se sont rendu compte que les
bobines recelaient en fait un film de Roberta Findlay, rapidement identifié
comme le soft The Altar of Lust.
Cependant, ce n’était pas encore fini : vérification faite, cette VF
portant au générique le titre Exitation
(sans le c !) était celle de Rosebud,
un autre Findlay qui, lui, est résolument hard. Et le hasard faisant souvent
bien les choses, le résultat était à nouveau une jolie surprise, marquée par
une structure en flash-back mélancolique, par la durée lancinante des plans et
par une photo soignant le grain des peaux. Voilà pour une œuvre dont on ignorait
totalement qu’elle avait été distribuée en France, et dont il ne reste
peut-être plus d’autre copie à la surface de la planète. Grandeur et misère des
collections des cinémathèques, dont l’inventaire exact est probablement
impossible à réaliser. »
405… C’est le nombre de séances Bis
présentées par la Cinémathèque française depuis le 22 octobre 1993, en comptant
celle de ce soir, au titre facétieux : « Cyborg m’était conté ».
Dans l’intitulé des doubles programmes, les programmateurs ont toujours balancé
entre un sérieux objectif (Histoire permanente des vampires, Les Perles rares
du western spaghetti, Science-fiction japonaise, Trésors du fantastique
américain) et une fantaisie débridée. On se souvient de : N’importe quoi !
(9 août 1996), Sci-Fi gluante (2 mai 1997), Poupées de cire poupées de sang (8
mai 1998), L’étrange soirée de M. Stéphane (23 juin 2000), La vie duraille (28
mai 2010), etc. Bien évidemment, la chronologie détaillée que nous avons
établie pour le Coffret respecte toujours l’intitulé de ces séances.
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