vendredi 15 novembre 2013

69 vs. 405 : LES CHIFFRES DU BIS


69 ! C’est très exactement le nombre de préventes enregistrées ce matin sur le site Ulule pour notre Coffret du Bis. Ce qui représente déjà 57% de l’objectif à atteindre. Il reste pour cela justement 57 jours. Continuez vos efforts, Camarades, le Coffret est à vous !
69… c’est aussi un chiffre tout en promesses qui nous rappelle que la pornographie s’est parfois immiscée, en loucedé, dans les 20 ans de programmation du Bis, particulièrement par le biais de copies d’exploitation hardifiées par les exploitants. Ce fut le cas en découvrant des pornos soft français comme Les Tringleuses d’Alphonse Beni, Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole de Norbert Terry ou encore l’incroyable Hippopotamours de Christian Fuin. La présence aux génériques des premières hardeuses hexagonales comme Sylvia Bourdon et Claudine Beccarie nous garantissait des plans hardouillets que les copies présentées ont bien confirmés.
Gilles Esposito explique dans le livre qui accompagnera l’intégralité des flyers de notre Coffret que le cinéma porno est le « stade terminal du cinéma bis », sur lequel la programmation a fini par achopper : « avec ce véritable « cinéma ter » qu’est le porno, il faudrait en un sens repartir à zéro, en affrontant les problèmes posés à la fois par les spectateurs (rires de défense face à la furie du désir et, plus sympathique, satyres en imper) et par la frilosité des pouvoirs culturels, en ces temps de retour de bâton moralisateur. » Durant ces 20 ans, il recense cependant trois films hard : Sesso nero de Joe D’Amato (14/04/06), « qui s’est d’ailleurs révélé très étonnant et assez beau en échafaudant une sorte de "porno d’horreur" où un macho rongé par un cancer de la prostate est hanté par le fantôme de sa maîtresse disparue" ; Le Pensionnat des petites salopes, présenté par son réalisateur Pierre B. Reinhard en clôture d’un triple programme 3D ! à la séance du 18 décembre 2009 ; et un troisième titre, lors d’une séance très curieuse que nous laissons à Gilles le soin de raconter:
« Le flyer annonçait un double programme « Sexploitation » (16/01/09) avec en deuxième long métrage Excitation, un nudie de Lee Frost. Mais peu avant la séance, les gens de la Cinémathèque se sont rendu compte que les bobines recelaient en fait un film de Roberta Findlay, rapidement identifié comme le soft The Altar of Lust. Cependant, ce n’était pas encore fini : vérification faite, cette VF portant au générique le titre Exitation (sans le c !) était celle de Rosebud, un autre Findlay qui, lui, est résolument hard. Et le hasard faisant souvent bien les choses, le résultat était à nouveau une jolie surprise, marquée par une structure en flash-back mélancolique, par la durée lancinante des plans et par une photo soignant le grain des peaux. Voilà pour une œuvre dont on ignorait totalement qu’elle avait été distribuée en France, et dont il ne reste peut-être plus d’autre copie à la surface de la planète. Grandeur et misère des collections des cinémathèques, dont l’inventaire exact est probablement impossible à réaliser. »


405… C’est le nombre de séances Bis présentées par la Cinémathèque française depuis le 22 octobre 1993, en comptant celle de ce soir, au titre facétieux : « Cyborg m’était conté ». Dans l’intitulé des doubles programmes, les programmateurs ont toujours balancé entre un sérieux objectif (Histoire permanente des vampires, Les Perles rares du western spaghetti, Science-fiction japonaise, Trésors du fantastique américain) et une fantaisie débridée. On se souvient de : N’importe quoi ! (9 août 1996), Sci-Fi gluante (2 mai 1997), Poupées de cire poupées de sang (8 mai 1998), L’étrange soirée de M. Stéphane (23 juin 2000), La vie duraille (28 mai 2010), etc. Bien évidemment, la chronologie détaillée que nous avons établie pour le Coffret respecte toujours l’intitulé de ces séances.


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